Les Bains coquins du Moyen-Age

Me revoilà avec un nouvel article inspiré du magazine Couples de Novembre 2008.

Qui pourrait penser qu'au vu du peu d'hygiène (ou devrais-je dire du manque d'hygiène) corporelle sous Louis XIV, les bains avaient eu un grand succès au Moyen-Age !

Et bien, dès le XIIème siècle, les étuves faisaient partie du plaisir de vivre. Oui on parlait d'étuves à cette époque-là, et on se lavait pour être propre mais également par plaisir.

Dans le livre de la Taille, on ne recensait pas moins de 27 étuves dans Paris en 1292. Mais de quand datent les bains "publics" ?

A priori ce sont les croisés qui auraient remis à l'honneur les bains avec leur découverte de l'Empire romain d'orient et leurs habitudes d'hygiène (héritées elles de l'antiquité Romaine).

L'apogée des étuves est atteinte au XIVème et XVème siècle : on en comptait 40 à Bruxelles et Bruges, 30 à Bade...

D'une pratique hygiéniste, les bains deviennent plaisants et prétextes à toutes sortes d'agréments galants.

Au XIVème siècle, il existait des établissement où se trouvaient réunis bains, étuves (pièce la plus chaude de l'établissement) et chambres à coucher à l'étage... favorisant dans un premier temps la prostitution.

C'est au XVème siècle que des miniatures révéleront le côté libertin des bains.

Étuves publiques.
Des couples, après avoir festoyé autour d'une table,
installée dans un immense cuvier rempli d'eau,
se dirigent vers les chambres à coucher.
La prostitution, malgré les nombreux édits qui l'interdisent,
sera l'une des causes de la disparition progressive des étuves.
Manuscrit de Valerius Maximus.

Cependant, c'est à la même période que l'instauration de jours pour hommes et d'autres pour femmes sont instaurées dans les étuves (2 jours différents pour chacun dans la semaine). Mais la fin de semaine étant libre de contraintes, les étuves redeviennent des lieux de plaisirs en tout genres.

Puis les voisins se plaignent, il y a des dénonciations et de nombreux procès...

Est-ce la raison de la disparition des étuves ?

Au milieu du XIVème siècle, un médecin parisien tentât de faire fermer ces lieux par prudence : pleine épidémie de peste oblige ! Ce pauvre hère faillit se faire lapider par le tout Paris.

A moins que la syphilis fût la cause de la fermeture de beaucoup d'établissements de bains !?

Ou bien le retour de la "notion du péché" ancrée à nouveau dans les consciences en cette fin de siècle ?!

Aujourd'hui les baigneries coquines ont quelques lieux et de nouveaux nids microbiens sont apparus... (mais ça c'est une autre histoire !)