Approche mais pas d'accroches

Genèse. Premier émoi : 9 ans. On joue au indiens. 3 filles du quartier m'attachent à un arbre. Puis baisse mon short et se moque de moi… souvenir resté enfoui

14 lunes plus tard, un soir d'été, une grande femme rentrant de l'équitation, bottée, cravache à la main.
Cuir, latex, bottes, chainettes, femme assise sur un visage d'homme, entraves diverses, positions évoquant la soumission, dans les revues X de mon adolescence

Claquements de talons hauts, jambe galbée de soie, regards de femme hautaine, inaccessible lors d'un stage d'été.

15 ans, les 1ers rapports, douceurs, câlins, tendresse, jouissance. Rare jeux de liens, pour elles, pour moi. Fessée, pour elle, pour moi. Têtons pincé, mordus. Griffures. Recherche inconsciente d'un sentiment encore flou?
Mystère quant à la prise de plus intense plaisir à en donner de mes mains, de ma bouche, avec application, plutôt qu'en recevoir.

Papillonnage, amour, ruptures, amour. Questionnements (entre autre) sur le complexe d'œdipe. Thérapie. Bénéfique, bien gérée, me renforçant, me grandissant.
Quelques lectures, « O » combien nouvelles. Sentiments troubles,
Curiosité, pérégrinations sur le web, regards sur un étrange SM, malsain, théorique, fait d'imagerie qui sonne faux, d'acteurs, d'offre et de demande, de mercantilisme, de désespoir.
Petit-écran : L'extrême du marin attaché au grand mat du bateau pirate, recevant le fouet ou sous-entendu subtile dans le personnage, les remarques et attitudes de Madame Boccolini du Maillon Faible.

Puis, comme une révélation, les 1ère lanières, ou plutôt en particulier LA 1ère lanière d'un martinet lors d'un jeu anodin. Celle qui traversa mon corps et m'ému tant lorsqu'elle atterrit exactement entre mes fesses, claquant d'abord sur mon gouffre fermé puis un éclair de seconde plus tard, sur mon fragile entrejambe. Mais jeu sans esprit, en tout cas pour celle qui maniait cet outil-symbol, ludiquement.
D'intenses réflexions sur les conditions et accord tacite du rapport entre les êtres situés aux 2 extrémités de la laisse. Qui est sans l'autre ? Exister magnifiquement dans les yeux de l'autre. Magnifique équation. Et cette confiance extrême, totalement réciproque, qui frôle un sublime idéale. S'abandonner ainsi entre des griffes en est presque chevaleresque.

Et ces des rôles distincts, paraissant opposés mais qui sont si proche. La magie qui consiste à se dévoiler en dévoilant l'autre.
Et toujours mon regards attiré comme un aimant par l'aura de certaines femmes. Non pas exprimé comme un fantasme, mais le rapport de force plutôt que le rapport physique. Relations avec certains, rien avec d'autres.

Et puis une certitude qui a éclot de tout ce cheminement : le besoin plus que l'envie d'être soumis, de partager plus dans un regard que dans un mot. Pleinement, intensément, sans tricher.

Me sentir enfin parfaitement sain dans ma quête, mes envies, mes besoins. Tabou et honte ont eu tiraillé mon esprit. Même un questionnement sur mon hétérosexualité.

Mais j'ai réalisé (entre autre) que ce n'est pas l'image d'une femme offerte à quatre pattes qui m'excitait mais la douce idée que je pourrais être dans sa condition.

Ce n'est ni l'image de la mère, ni la société qui influencèrent ma représentation de la Femme. La gynarchie est pour moi un état de fait. Vous êtes si supérieure mentalement, esthétiquement, intellectuellement, que pendant des milliers d'années, les mâles ont tout fait pour pourrir cette évidence à la racine. Par peur sans doute, par bêtise c'est certain. Tant de combats précis par les femmes du 20e siècle, alors qu'une petite gifle agrémentée d'un sourire et d'un regard devraient suffirent.

(Présentation d'un homme souhaitant être à mes pieds, mon service, mes sévices ?!)

Qu'en pensez-vous ?